En juin 1940 la IIIème République est remplacée par le gouvernement de Vichy qui adopte des mesures antisémites [1]. Le statut des Juifs d’octobre 1940 les oblige à se faire recenser. II les exclut des fonctions d’autorité et d’influence (des mandats électifs, de la fonction publique... ) et les exproprie de leurs entreprises. En conséquence, Léon Schwab maire d’Épinal, Camille Picard celui de Lamarche, Charles Weil celui de Raon l’étape... doivent renoncer à leur poste
La population juive connaît de profonds bouleversements car beaucoup de Juifs vosgiens ont fui dans la Zone Libre (Mais de nombreux Juifs de l’Alsace-Moselle se sont réfugiés dans les Vosges, avant et après l’annexion, Note GV)
A partir de 1942 les Juifs doivent porter l’étoile jaune et font l’objet de rafles. 563 d’entre eux sont arrêtés dans les Vosges : 69 en 1942, 162 en 1943, 357 en 1944. Parmi ces Juifs arrêtés se trouvent 200 Juifs polonais, dont le poète Izthak Kaztzenelson, porteurs de passeports latino-américains, transférés des ghettos et des camps de travail de Pologne au camp des internés civils anglais et américains de Vittel dans les premiers mois de 1943 et déportés les 18 avril et 16 mai 1944
Tous les Juifs arrêtés dans les Vosges ont d’abord été envoyés au camp d’Écrouves, près de Toul, avant de partir vers les camps de la mort. Seuls 26 d’entre eux en sont revenus, soit 5 % du total. La majorité de ces Juifs arrêtés dans les Vosges ne vivaient pas dans ce département avant guerre
Parmi les Juifs vosgiens qui avaient cru trouver un refuge à l’extérieur, un certain nombre d’entre eux sont aussi arrêtés
Au total, c’est environ 200 Juifs strictement vosgiens qui sont morts victimes de la solution finale [2]
Un monument édifié à l’entrée du cimetière israélite d’Épinal (rue Saint-Michel) honore leur mémoire